Ancien tuyauteur soudeur, il est devenu rôtisseur

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Depuis un quart de siècle, Abdelhakim Meziani a posé son camion rôtisserie au marché des Vennes, à Bourg-en-Bresse. Succès aidant, le commerçant originaire des Aurès (Algérie) s’est agrandi, proposant des poulets halal à ses clients, qui viennent parfois de loin pour goûter ses volailles.

Ne lui demandez pas de livrer ses secrets sur la qualité de ses volailles ou sur les épices qui agrémentent ses poulets halal et ses pommes de terre dorées. Abdelhakim Meziani vous répondra seulement d’un sourire devant sa rôtisserie ambulante, installée tous les dimanches au marché burgien des Vennes, depuis vingt-cinq ans.

Présent la semaine aux marchés du Champ-de-Foire, à Bourg-en-Bresse, puis de Chalon-sur-Saône et de Mâcon, en Saône-et-Loire, « Hakim », comme l’appellent ses clients, affectionne particulièrement celui des Vennes, où il a atterri « par hasard ». « C’est mon repos dominical, explique le commerçant de 56 ans. Pour amener les Bressans à acheter du poulet chez moi, ça n’a pas été facile. » Mais au bout d’un quart de siècle, une longue file d’attente s’est formée. Gage d’une confiance allée grandissante.

Voilà cinquante ans tout juste, Abdelhakim Meziani, originaire de Batna, dans les Aurès, en Algérie, posait le pied sur le sol français avec ses parents. Son père a été salarié dans une usine de textile du Nord quand son grand-père paternel, arrivé dans les années 1950, a trimé dans l’industrie en Lorraine.

Lui-même a travaillé comme tuyauteur soudeur dans les centrales nucléaires du Bugey et de Nogent-sur-Seine, entre 1986 et 1991, avant de se retrouver au chômage et de changer de profession.

« J’avais 40 000 francs d’économies. J’ai même vendu ma Renault 21 pour acheter un camion et une rôtisserie sur roulettes. On avait une glacière avec une dizaine de poulets halal et un parasol. C’était tout petit. »

« Je ne peux pas m’arrêter »

Après avoir « galéré » pendant un an dans la région lyonnaise, Abdelhakim Meziani a débarqué à Bourg-en-Bresse. « Je sentais qu’il y avait un potentiel. Ici, on m’a accueilli à bras ouverts. » Du coup, le commerçant a fait la route vingt ans durant entre son domicile à Givors (Rhône) et la ville préfecture de l’Ain, où il a emménagé en 2015.

« Le dimanche, on fait à peu près 120 poulets certifiés qui ont 60 jours d’élevage et une quarantaine de poulets fermiers Label rouge », en plus d’une centaine de saucisses de poulet, livrés par des abattoirs situés à Steenbecque (Nord), précise-t-il.

« Mon métier m’a fait oublier les vacances depuis onze ans mais c’est difficile comme travail », souffle Abdelhakim Meziani, qui a cinq employés, dont son fils Mohammed, 30 ans, et l’une de ses deux filles, Aïcha, 26 ans. « On attrape de l’arthrose à force d’embrocher et de débrocher les poulets. »

Et d’ajouter : « Je sens que c’est la fin. Mais rien que pour mes clients, je ne peux pas m’arrêter. Ils comptent trop sur moi. » Comme Nicolas, 43 ans, « venu exprès » de Villars-les-Dombes pour repartir avec une volaille rôtie.

Source: Le progrés. Par Cécile ROUX

mai 27, 2019 |

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