ARRIS: VILLE, UNE HISTOIRE

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Arris est une ville de la wilaya de Batna en Algérie, elle tire son nom du dialecte local et signifie « terres blanches » ou « lionceau » selon la langue berbère des Aurès (dialecte chaoui). Son histoire remonte si loin dans le temps, la ville est très ancienne. Elle a été un chef-lieu des Gétules (Zénètes) et des Berbères qui se sont soulevés contre Rome.

A l’époque, les historiens les appelaient les Maures. Il s’agit d’une population qui était établie dans la région depuis longtemps. On sait maintenant que les Gétules, au départ, étaient concentrés dans l’ancienne Libye et après ils se sont multipliés.

Elle a été  deux catégories de populations, les romanisés (citoyens romains) et les non romanisés (rebelle ou maures ou peuple barbares). Les recherches nous révèlent l’importance des inscriptions trouvées à Arris. Ces inscriptions datent d’entre le dernier quart du Ve siècle et le début du deuxième tiers du VIe siècle. Masties était le chef des Aurès.

Dans l’inscription découverte à Arris, il mentionne sa foi chrétienne et se proclame « empereur » des maures et des romains de la région. L’apparition des Vandales dans la région a été attestée par les historiens, mais Masties s’était libéré de leur domination et le monument érigé par Vartaia rend hommage à la mémoire de feu Masties, « inflexiblement fidèle à l’idée romaine et aux formes du gouvernement impérial », selon Jérôme Carcopino. 

Parmi les autres princes et chefs des Aurès, Tacfarinas était un chef rebelle. Cousina était un chef rebelle, il avait une mère romaine au VIe siècle, vers 533 à 563, d’après Corripus. Les deux figures historiques de la région des Aurès au début de la civilisation arabe, sont Koceila des Aurébas et la reine des Djerawas Dihiya, dite la Kahina. 

A l’occupation coloniale, en 1879, une maison de commandement – un bordj – avait été construite au pied de la citadelle (El Kalaa) d’Arris. La situation avait été considérée si calme que très vite on avait jugé inutile de l’occuper. Elle était à l’abandon lorsque, en 1893, le gouvernement général et la Société des missionnaires d’Afrique entrèrent en pourparler et décidèrent d’un commun accord de créer un hôpital, qui serait confié aux Sœurs Blanches de monseigneur Lavigerie, dans cette partie de la vallée, le choix du terrain se portant tout naturellement sur la parcelle domaniale de plus de deux hectares sur laquelle avait été construit le bordj et qui portait le nom d’Arris.

Le 18 décembre 1886 fut  créée la commune mixte de l’Aurès (arrondissement de Batna, département de Constantine), qui a pour chef-lieu Arris. Arris est donc devenue  la résidence de l’administrateur principal, assisté de deux adjoints, d’un secrétaire et de commis (notamment des messagers). Cette commune mixte est divisée en douars, chacun sous la responsabilité d’un « adjoint indigène » (« caïd » à partir de 1919).

En 1936, la commune mixte de l’Aurès comporte quatorze douars et un « centre de colonisation » (Foum Toub). Les ethnologues Thérèse Rivière et Germaine Tillion, qui ont longuement séjourné dans l’Aurès de 1934 à 1940, évoquent Arris dans les années 1930 dans leurs articles et compte-rendu sur l’Aurès: reliée à Batna par une route où circulait un autobus régulier, la ville dispose d’un dispensaire et d’une école primaire, mais ne disposait d’aucun commerce.

Elle a été reliée à Biskra par une piste carrossable. La brigade de gendarmerie d’Arris a été forte de six hommes, pour une population de 60000 habitants dans l’Aurès. Un des neuf fondateurs du Front de Libération Nationale (octobre 1954), Mostefa Ben Boulaïd, est issu d’une famille notable d’Arris. Militant du PPA, puis du MTLD, il est responsable de la zone de l’Aurès  d’octobre 1954 à sa mort en mars 1956; son successeur immédiat est son frère, Omar Ben Boulaïd. 

Le 1° novembre 1954,  les  moudjahidines réussissent à isoler Arris pendant plusieurs heures. Le 28 juin 1956, lors de la réorganisation administrative de l’Algérie par le gouvernement français, Batna devient une préfecture et Arris une sous-préfecture avec plusieurs douars qui deviennent des communes:  Bouzina, Chir, Kimmel, M’chouneche, Menaa, Oulach, Tadjemout et Tighanimine.

décembre 30, 2019 |

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