Zebida Zeghichi. Moudjahida

0

– Que représente pour vous la date du 22 février 2019 ?

Une date qui restera gravée ! Comme ce fut le cas pour les deux autres qui ont marquées ma vie de moudjahida : le 1er novembre 1954 et le 5 juillet 1962. Pour des raisons de santé je n’ai pas pu sortir le 22 février, mais j’ai suivi la marche du début jusqu’à la fin. Ce vendredi-là, j’ai vu la même volonté, les mêmes regards, les sourires que j’ai vus le jour de l’indépendance. L’ image d’un peuple uni et soudé.

– Que pensez-vous de cette nouvelle génération qui se bat pour une Algérie libre et démocratique ?

J’en suis fière. Ces jeunes ont une maturité et un civisme exemplaires, ils ont montrés au monde entier de quoi le peuple algérien est capable de faire pour son pays, ils ont prouvé encore une fois que l’amour de la patrie chez les Algériens est plus fort que tout. Même si le chemin est encore long et semé d’embûches, je suis persuadé qu’ils vont réussir, que Dieu les protège, ils sont l’avenir de l’Algérie. Nous avons combattu pour cette nouvelle génération, pour qu’ils puissent vivre dans une Algérie libre et la démocratique.

– Depuis le début de cette révolution, on a vu la participation massive des femmes algériennes lors des marches. Selon vous, quel est le rôle de la femme dans ce combat ?

La femme est le pilier de toute révolution, je n’ai jamais vu une révolution sans les femmes ! Quand il s’agit de son pays, la femme algérienne répond toujours présente, comme c’était le cas pendant la Révolution. Il en va de même pour le hirak. On ne peut pas décerner un seul rôle pour la femme algérienne en général, alors là dans une révolution, elle est capable de tout faire et de tout sacrifier pour son pays.

L’Algérie a besoin des ses hommes, mais aussi de ses femmes. Comme on dit chez nous, «Yed wahda matesefek»(une seule main ne peut applaudir). Notre force est dans notre union.

– A l’occasion du 57e anniversaire de l’indépendance, que souhaitez- vous au peuple algérien ?

Je souhaite qu’il reste toujours uni et soudé. Je veux dire à tous ces jeunes de rester pacifiques et de ne pas succomber à la colère. Qu’ils s’arment de patience et qu’ils n’abandonnent jamais le combat, afin d’honorer la mémoire des martyrs qui sont morts pour la liberté. Que Dieu vous protège et protège l’Algérie.

– Zebida Zeghichi – Une des rare moudjahida de la région des Aurès encore en vie, Zeghichi Zebida est née le 12 mai 1936 à Oued El Abyad dans la commune d’Arris (situé au sud-est de la wilaya de Batna). A l’âge de 7 ans elle rejoint les bancs d’une école française où elle étudiera pendant 3 années, Après le début de l’insurrection (novembre 1954), elle entre assez vite dans les réseaux du FLN et fait parti d’une unité active dans la région des Aurès.

En 1956 elle est chargée d’organiser une opération commando contre un sergent harki en acceptant de l’épouser. il est tué le jour du mariage par les membres du mouvement national. En 1957 elle sera emprisonnée et torturée par l’armée française, une fois relâché elle continuera son combat et participera a plusieurs batailles dans sa région. Apres l’indépendance on lui décernera la médaille d’honneur pour acte de courage et dévouement durent la Guerre de Libération d’Algérie.

Source: HANANE BENFLIS

juillet 10, 2019 |

Les commentaires sont fermés.

Trouver des entreprises par ordre alphabétique
Aller à la barre d’outils